Testimonio : narration testimoniale en Amérique latine

David JuradoCentre de recherches de Proimagenes Colombia
Paru le : 11.03.2022

Le terme testimonio a commencé à être employé de manière systématique à partir de 1970 avec la création d’un prix littéraire décerné à ce type de textes par la Casa de las Américas, un organisme culturel fondé par le régime révolutionnaire cubain. Le terme viendrait ainsi définir un genre littéraire, même si sa proximité avec l’enquête anthropologique et historique met en question, voire déplace, la notion même de littérature. Le testimonio trouve en effet ses racines dans les enquêtes anthropologiques d’Oscar Lewis et Ricardo Pozas1. L’importance d’un type de littérature non fictionnelle dans cette sphère géographique a aussi été déterminante dans la volonté de le légitimer comme une modalité narrative spécifiquement latino-américaine : on peut penser aux chroniques coloniales, aux essais costumbristas (Facundo, Os Sertoes), aux journaux de guerre de Bolivar, par exemple, de Marti et du Ché, ainsi qu’aux biographies romantiques du XIXe siècle.

L’un des premiers et des plus importants textes répondant à cette modalité narrative est Biografía de un cimarrón (1966) du cubain Miguel Barnet, qui retrace la vie d’Esteban Montejo, un ancien esclave noir. Le même auteur a aussi publié en 1969 l’un des premiers essais sur le testimonio, « La novela-testimonio : socioliteratura » (1979), où se dessine une première réflexion sur la définition du testimonio. Cet essai a posé les bases d’une réflexion large et complexe sur les caractéristiques de ce genre de textes. On peut les commenter en cinq points pour essayer de donner un aperçu des enjeux critiques et méthodologiques entourant l’étude du testimonio.

Premièrement, il est souvent signalé que dans le testimonio le témoin représente de manière emblématique sa communauté et l’expérience subie par celle-ci, au point de devenir un cas exemplaire. Deuxièmement, le témoignage étant, dans la plupart de cas, oral et transcrit par un médiateur, l’oralité implique de penser sa transcription, la valeur de réalité et, donc, de vérité d’un récit écrit provenant d’une relation orale, et l’éventuel travail d’enregistrement ethnographique des témoins. Troisièmement, on souligne que la documentation historique et son insertion dans les textes à travers des prologues et des notes de bas de page constituent une caution de vérité du récit. Quatrièmement, s’agissant d’un texte présenté conventionnellement comme de la littérature, sa qualité littéraire découlerait principalement ici de la transcription ou de la préservation de l’oralité dans le texte. Et, enfin, le testimonio possède une fonction militante, soit comme véhicule d’une lutte contre le pouvoir, soit comme appel à une société plus juste et plurielle.

Un aperçu historiographique

Les débuts

On peut distinguer quatre périodes dans l’histoire du testimonio. La première correspond à celle déjà signalée de son institutionnalisation à travers le prix littéraire de Casa de las Américas. Déjà en 1961, dans son « Discours aux intellectuels », Fidel Castro avait affirmé l’intérêt pour le régime révolutionnaire de recenser les histoires non encore écrites du peuple cubain, tout en souhaitant que ce soit le peuple lui-même, après avoir surmonté l’illettrisme, qui les écrive. Il prenait l’exemple d’une esclave noire de 106 ans : « nous voulions savoir comment un esclave avait vécu quand il était esclave, quelles ont été ses premières impressions de la vie. […] Je crois qu’elle peut écrire des choses intéressantes, ce que personne ici ne pourra écrire » (Castro). Miguel Barnet semble d’ailleurs avoir pris cette consigne au pied de la lettre. Néanmoins, selon George Yudice, l’institutionnalisation du testimonio obéit à des raisons plus géopolitiques qu’éducatives, puisque le prix en question émerge au moment de la radicalisation du régime cubain et de la rupture avec l’intelligentsia libérale de l’Amérique latine. Le gouvernement, à travers l’Union des écrivains et des artistes de Cuba, veut ainsi contrecarrer et affaiblir le canon magico-réaliste établi par la génération du Boom et instituer un « genre » qui se veut latino-américain, non « bourgeois » et propre à motiver la participation active des écrivains dans les différents processus révolutionnaires de la région (Fornet).

Dans cette première période qui va jusqu’à la moitié des années 1980, cette aire géopolitique vit une contre-révolution aux conséquences humaines considérables. L’urgence sociale est alors imminente et la publication de testimonios se multiplie et se généralise. C’est ainsi que des textes qui témoignent effectivement d’un éveil de luttes d’émancipation dans la région, comme par exemple « Si me permiten hablar », testimonio de Domitila, una mujer de las minas de Bolivia (1977) de Moema Viezzer, s’intercalent progressivement avec des textes issus de la répression comme, par exemple, La montaña es algo más que una inmensa estepa verde (1982) d’Omar Cabezas. Parallèlement, le cadre discursif des luttes de libération dans lequel s’inscrivent les premiers testimonios s’associe graduellement à un autre type de discours, plus proche des Droits de l’homme, de la justice sociale et de la solidarité du peuple latino-américain. On le voit dans les livres rassemblant de témoignages sur le coup d’État au Chili2 ou dans un livre emblématique de la répression au Mexique, La noche de Tlatelolco d’Elena Poniatowska (1971).

Canonisation

La deuxième période correspond à la canonisation critique du testimonio. À partir des années 1980, un nombre important de chercheurs, notamment aux États-Unis, ouvre un espace d’étude à ces textes au point d’instaurer un canon. Parmi les publications les plus importantes on peut citer Testimonio y literatura (1986), coordonné par René Jara et Hernán Vidal ; Testimonio hispanoamericano. Historia, teoría y poética (1992) d’Elzbieta Sklodowska ; les dossiers de la revue Latin American Perspectives, « Voice of the Voiceless : Testimonial Literature and Latin America » (1991), coordonné par Georg Gugelberger et Michael Kearney ; et celui de la Revista de crítica literaria latino-americana, « La voz del otro » (1992), coordonné par Hugo Achugar et John Beverley. Au-delà des textes de Miguel Barnet déjà mentionnés, l’un des cas les plus cités et étudiés tout au long de ces publications est le témoignage édité par Elizabeth Burgos-Debray d’une leader indigène représentante du Front populaire 31 janvier, un mouvement guérillero du Guatemala : Me llamo Rigoberta Menchú y así me nació la conciencia (1983). L’œuvre de Reinaldo Arenas, écrivain cubain exilé aux États-Unis, est par ailleurs symbolique de la période puisque cette fois-ci le testimonio sert de moyen pour dénoncer l’homophobie du régime cubain, retournant ainsi le « genre » contre celui qui lui avait donné une légitimité politique (Simal, Panichelli-Batalla).

Si la question de la définition du genre est évitée par les chercheurs étant donné l’hétérogénéité des textes reçus comme des testimonios par le public, la question de la généalogie, en revanche, revient constamment, donnant au testimonio une place dans la tradition littéraire latino-américaine depuis la période coloniale. Elzbieta Sklodowska note pourtant que les méthodes généalogiques sont pour la plupart arbitraires et disparates et réussissent seulement à satisfaire la nécessité de légitimer un discours qui se fait valoir comme traditionnel et novateur, latino-américain et métisse, solidaire et populaire, rebelle et engagé.

La fonction pragmatique et idéologique des textes est par ailleurs mise en avant. Ainsi, par exemple, John Beverley affirme que le testimonio mène à la prise de conscience d’une situation d’urgence, donne la parole à ceux qui n’ont pas pu y avoir accès, produit de l’identité à travers une nouvelle forme textuelle et, au-delà de créer un lien de solidarité entre le témoin et le médiateur, il engage enfin le lecteur dans un pacte éthique qui suppose un soutien solidaire des combats sociaux. Hugo Achugar, pour sa part, souligne que le testimonio est une pratique discursive et institutionnelle dont le but est de déconstruire les histoires hégémoniques et la censure à travers la narration d’une vie exemplaire. George Yudice signale quant à lui que le testimonio constitue une tactique politique de rassemblement collectif pour fortifier une identité propre au témoin et à la collectivité dont il fait partie, ainsi que pour renforcer la popularité des mouvements sociaux. Tous se rejoignent ainsi sur le fait que le testimonio a une fonction sociale et politique d’émancipation, or cela semble aujourd’hui un réflexe propre aux témoignages de la période, puisqu’une transformation apparaît par la suite.

La transition

Dans un contexte où l’Amérique latine connaît des périodes de « transition » vers la consolidation de démocraties libérales et des accords de paix entre les mouvements de guérilla et les États, on instruit aussi un procès à l’égard des diverses fonctions du testimonio, d’autant plus que les multiples rapports de vérité et de justice semblent le reléguer aux luttes du passé. Cette troisième période correspond ainsi à une mise à distance historique, teintée d’une sensation d’échec et de désenchantement de la part de la critique. Deux publications sont particulièrement importantes à cet égard : The Real Thing: Testimonial Discourse and Latin America (1996), dirigé par Georg Gugelberger, et un livre polémique, Rigoberta Menchú and the story of all poor Guatemalans de David Stoll (1999).

L’utilisation du testimonio par les différents mouvements populaires ayant appelé à la prise de pouvoir par la voie révolutionnaire est donc remise en cause. D’ailleurs, de symbole de la résistance, Rigoberta Menchú devient dans le livre de David Stoll une cible symbolique pour condamner ce qui est désormais considéré comme inacceptable et erroné, les guérillas. L’auteur dénonce en effet les irrégularités du témoignage de Rigoberta Menchú qui aurait menti ou décrit de façon inexacte les circonstances de l’assassinat de son frère par les forces de l’ordre. Néanmoins, comme le rappelle Elizabeth Burgos-Debray dans le prologue à la troisième édition du livre, ce genre de questionnements répondait à un manque de compréhension de la part des chercheurs états-uniens qui avaient fini par éloigner le testimonio de la littérature orale pour le traiter comme un témoignage judiciaire, et ce d’autant plus qu’il avait été intégré à des programmes d’études autres que ceux de littérature.

Pour l’écrivaine vénézuélienne, la leader indigène inscrivait son témoignage dans les stratégies de communication des mouvements révolutionnaires et dans les prémices d’une bataille mémorielle où le plus important n’était pas la véracité des détails historiques, mais la force de persuasion et la vraisemblance d’une version contre-officielle de l’histoire. Elle passe néanmoins sous silence la participation passive ou active des médiateurs à cette rhétorique, car la plupart des testimonios sont présentés comme des documents historiquement fiables et véridiques. Les irrégularités du témoignage de Rigoberta Menchú ont en tout cas fait reconsidérer non seulement le lien entre le testimonio, la littérature orale et les trous de mémoire laissés par des épisodes traumatiques (Arias), mais aussi la valeur historique de son témoignage et de sa figure médiatique (Brooks).

Le boom mémoriel

La quatrième et dernière période concerne, notamment, le réveil ou le boom mémoriel du cône sud à partir de 1995 (Lvovich et Bisquert). Pendant cette période, le testimonio connaît des mutations inattendues que la critique reçoit favorablement. Pourtant, la grande diffusion de publications assimilées au testimonio qui inonde littéralement le marché du livre met aussi la critique en garde.

Tout d’abord, un autre type de textes entre dans la catégorie testimonio avec la publication de livres comme El infierno (1993) de Luz Arce, Mi verdad (1994) de Marcia Alejandra Merino ou El vuelo (1995) d’Horacio Verbitski. Ces testimonios annoncent une transition du récit collectif de la résistance armée et de la solidarité latino-américaine vers le récit de la survie individuelle, des droits de l’homme et de la mémoire. Dans un moment de forte tension politique, puisque les « transitions » démocratiques semblent sombrer dans une rhétorique de réconciliation sans justice ni réparation réelles, ces récits se rapportent en effet au « terrorisme d’État » planifié par les régimes dictatoriaux de la région. Il existait déjà des testimonios importants sur les centres de détention, de torture, de mise à mort et de disparition, comme ceux des chiliens Henrán Valdés ou Anibal Quijada ou celui de l’argentin Miguel Bonasso, mais cette fois-ci c’étaient les « traîtres de gauche » et les bourreaux qui prenaient la parole, soit de manière directe, comme dans le cas de Luz Arce et de Marcia Merino, soit de manière indirecte, comme dans le cas d’Horacio Verbitski, qui transmettait le témoignage d’Adolfo Scilingo, un officier de la navale.

À propos des deux premiers, Jaume Peris a signalé que leurs témoignages présentent la trace de ce que les gouvernements de la « transition » ne voulaient pas assumer, à savoir que, plus qu’un résultat d’une attitude barbare et irrationnelle, la violence des régimes militaires était issue d’une planification constructive, puisqu’elle produisait une nouvelle subjectivité. Ces deux testimonios étaient ainsi un exemple de la manière dont les militaires avaient fait « craquer » les sujets, pour les faire transiter du militantisme à la soumission et, de là, à la contre-révolution. Pour sa part, le livre d’Horacio Verbitsky sur les « vols de la mort », c’est-à- dire la disparition de personnes jetés dans la mer par la voie aérienne, a eu un grand impact la société argentine et démontré que les politiques officielles destinées à faire oublier le passé entraient en dissonance avec les processus de mémoire de la société civile.

Par ailleurs, Beatriz Sarlo a réagi à l’essor éditorial du testimonio en signalant que l’abondance de ce type de textes et sa prédominance par rapport à la recherche historique pouvait mener à des dérives déraisonnables. Selon l’auteure, si ce type de textes est nécessaire pour faire naître de l’indignation et de la confiance dans une population ayant besoin de justice, de vérité et de réparation, la compréhension des événements à partir de ces textes, qui abondent en détails, ne fait que cacher les silences ou les vides du passé que la recherche historique découvre et qu’elle essaie de combler à travers de nouvelles hypothèses. Par exemple, l’idée des droits humains ne faisait pas partie du discours des mouvements révolutionnaires des années 1960 et 1970 et par conséquent son évocation à l’intérieur de ce genre de récits apparaît anachronique (Sarlo, 2005, p. 82). De plus, derrière l’illusion d’une guérison collective, le testimonio ferait partie d’un phénomène de vénération de la culture et du marché de la mémoire qui empêcherait de parvenir à un jugement éclairé et individuel de l’histoire. L’écrivaine argentine met radicalement en doute la capacité d’un texte texte non fictionnel à transmettre l’expérience d’un sujet, car l’expérience empirique dont il s’agit serait toujours hors du texte. Par conséquent, l’acceptation volontaire d’une vérité testimoniale par la suspension du jugement étant donné l’urgence sociale (Beverley 1989 ; Yudice ; Achugar) relèverait d’une lecture naïve du testimonio. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Alicia Partnoy ainsi que Ricardo Forster ont signalé que les conclusions de l’écrivaine argentine délégitimaient l’intervention des discours non universitaires dans la réflexion théorique et historique en cherchant illusoirement à se défaire de tout subjectivisme. Hugo Vezzeti, pour sa part, rappelle qu’au sein de tout « je », il existe une altérité empirique collective (une famille ou un groupe) qui détermine le sort textuel de ce « je » et que, par conséquent, la question n’est pas de transmettre une expérience individuelle mais celle collective dépassant le sujet du récit.

Histoire et politique

L’histoire du testimonio va de pair avec une lecture idéologique de sa fonction valant la peine d’être approfondie. Tout au long de sa production critique, John Beverley, chercheur provenant des études subalternes, a insisté, en modérant ses propos au fur et à mesure, sur le fait que ces textes travaillent à la consolidation d’États plus hétérogènes, égalitaires et démocratiques, ainsi qu’au développement de formes de solidarité entre les nations. Il prend même le testimonio indirect comme un symbole de l’enjeu démocratique qui consisterait à trouver un espace commun de solidarité dans la singularité. Le rapport entre le médiateur et le témoin mettrait en action ce précepte au nom d’un front commun capable de battre non seulement toute hégémonie réactionnaire et toute hiérarchie, mais aussi les notions d’auteur et de littérature en tant qu’engrenages de la machine culturelle dominante, même de celle représentée par le « grand auteur » du Boom.

La facette « démocratique » et « solidaire » du testimonio est reprise par Hugo Achugar, mais celui-ci rappelle les liens des médiateurs avec des institutions académiques et culturelles (universités, centres culturaux, associations humanitaires, sociétés de presse) et affirme qu’il ne peut pas exister de testimonio sans aucun aval institutionnel préalable. C’est pourquoi, selon l’auteur, le testimonio engendrerait une critique de la modernité sans pour autant en sortir. Ce constat sociologique est donc un point de dissension. En 1989, Eduardo Galeano avait déjà critiqué, à l’endroit même où le prix du testimonio était né, La Casa de las Américas, l’idée d’un positionnement « solidaire » de la part du médiateur envers le témoin : « nous voulions être la voix de ceux qui n’en ont pas ? Expression malheureuse. Bien intentionnée, mais erronée. Il n’y a pas de peuple muet. Il arrive simplement que la culture dominante fasse taire ceux qui ont déjà des voix » (cité par García, p. 69). Loin de le considérer comme un acte de solidarité, l’auteur uruguayen semble interpréter l’engagement du médiateur comme une expression de charité libérale envers les démunis. Moins radicalement, mais dans la même ligne et en tenant compte du rôle institutionnel du médiateur, Elizabeta Sklodowska conclut que le testimonio est « un avatar du discours libéral […] pour démontrer l’engagement politique et les aspirations esthétiques et idéologiques des élites progressistes postcoloniales » (p. 87).

Les divergences entre les chercheurs semblent aller de pair avec la diversité de leurs approches méthodologiques. L’apparition du testimonio a d’ailleurs coïncidé avec l’essor du postmodernisme et des études qui en ont découlé, notamment les études subalternes et les études de genre (Sommer ; Sternbach ; Rodríguez). George Yudice avait ainsi signalé qu’il existait un postmodernisme propre au testimonio. Celui-ci rejetait les grands récits, s’intéressait aux marges, à la décentralisation, à l’hétérogénéité et à l’hybridité, mais il s’opposait surtout à un postmodernisme hégémonique qui aurait renoncé à une altérité positive et à un idéal de transformation sociale. Elzbieta Sklodowska ajoute, par ailleurs, que le testimonio n’est pas une modalité narrative réflexive, comme c’est le cas de la plupart des textes postmodernes, mais qu’il faut plutôt le rapprocher de formes narratives classiques, épiques et allégoriques, ainsi que du roman historique, policier et romantique (p. 48). Il faudrait cependant signaler que le testimonio a influencé la création littéraire latino-américaine au point de servir de modèle formel pour des œuvres de fiction qui apportent ce discours réflexif que le testimonio en soi ne possède pas, l’un des cas les plus cités à ce propos étant Amuleto de Roberto Bolaño.

Le testimonio reste central dans l’histoire culturelle latino-américaine. Ses transformations et ses approches critiques le démontrent. Bien que l’hétérogénéité de ses formes rende toujours complexe une définition générique, le caractère d’urgence de l’écriture dans un contexte où l’injustice sociale est très présente semble être son trait le plus caractéristique.

ŒUVRES CITÉES

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1 Avec Cinco familias et Los hijos de Sanchez. Autobiografía de una familia, publiés respectivement en 1959 et 1961, Oscar Lewis aborde la « culture de la pauvreté » appuyée sur des témoignages oraux. Ricardo Pozas, un anthropologue mexicain, reprend pour sa part la méthode de l’enquête anthropologique et publie par exemple : Juan Pérez Jolote, biografía de un tzotzil en 1952. En ce qu concerne la littérature réaliste il faudrait penser aux romans « indigénistes » et « costumbristes » dominants à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe.

2 Voici une liste non exhaustive de ces publications : en Argentine, en décembre 1973, ont été publiés Testimonio : Chile septiembre 1973, avec un prologue d’Ernesto Sábato, et Testimonios de Chile, sous la direction de Noé Jitrik et Silva Berman. L’année 1974 voit plusieurs publications : toujours en Argentine, El estadio : los crímines de la Junta militar de Sergio Villegas ; en Colombie, Chile : la traición de los generales de Carlos Cerda ; en Angleterre, Evidence on the terror in Chile sous la direction de Raúl Silva ; aux États Unis, Chile’s days of terror. Eyewitness accounts of the military coup, sous la direction de Judy Whyte ; en France, chez Gallimard, un recueil de témoignages et d’essais, Chili : le dossier noir sous la direction de Sun Axelson. En Espagne, en 1976, des étudiants exilés de l’École d’économie de l’Université du Chili publient Chile bajo la Junta.