Philippe Corcuff. Quand la dynamique de l’hypercriticisme d’extrême droite et les dérèglements confusionnistes qui la facilitent obligent la critique sociale structurelle à horizon émancipateur à une introspection

Philippe CorcuffInstitut d’Études Politiques, Lyon
Paru le : 15.04.2024

Pour sa communication, Philippe Corcuff (Institut d’Études Politiques, Lyon) reprend le propos qu’il développe dans son ouvrage La grande confusion : Comment l’extrême-droite gagne la bataille des idées ? (Éditions Textuel, 2020) et l’applique aux questions mémorielles. Il se base sur des questions d’épistémologie, d’éthique et de théorie politique. Il définit trois termes clés de son intervention : tout d’abord, l’ultraconservatisme, qui s’illustre par un mélange idéologique de xénophobie, de sexisme et d’homophobie dans un cadre nationaliste fantasmant une nation homogène – on peut citer parmi les ultraconservateurs Éric Zemmour ou Alain Soral. La notion de confusionnisme, quant à elle, résulte des interférences entre des postures et des thèmes propres à l’extrême-droite, la droite, le centre, la gauche modérée, etc. Le confusionnisme s’illustre par des schémas complotistes et se développe suite à la crise de la notion de gauche : le clivage gauche-droite reculant, le confusionnisme contribue à l’extrême-droitisation. Enfin, l’identitarisme, comme son nom l’indique, consiste à réduire les individus à une seule identité, on parle aussi de pathologie de l’identité. Philippe Corcuff insiste alors sur le fait que les pensées critiques, y compris résultant de processus mémoriels, ont le devoir particulier de clarifier leurs positions face à l’hypercriticisme conspirationniste. Dans le cadre du traitement critique des questions mémorielles, il est ainsi important de mettre à l’écart le relativisme et d’assurer les appuis éthiques et politiques de la démarche scientifique.