Il y a cinquante ans, le 17 avril 1975 au matin, les troupes khmères rouges entrent dans la capitale du Cambodge, Phnom Penh. Dans l’après-midi, l’ordre d’évacuation de la ville entière est mis à exécution, commence alors un régime de terreur qui durera, en toute impunité et, quasiment, invisibilité, près de quatre ans. Un quart de la population périt. Des manifestations ont lieu à cette occasion en ce mois d’avril, auxquelles s’associe Mémoires en jeu. | «Qui se souvient du génocide cambodgien ? »Commémoration du 50e anniversaire de la prise du pouvoir par les Khmers rouges Forum des images | du 15 avril au 4 mai 2025 
Certains meurtres de masse s’inscrivent difficilement dans la mémoire collective, au détriment des victimes, de la justice et de la vérité historique. Il en va ainsi du génocide cambodgien, moins connu et étudié que d’autres. Qui se rappelle ainsi que deux millions de Cambodgien.nes – soit près du quart de la population – ont, dans un silence quasi-général, péri entre 1975 et 1979, à la suite de déportations massives, de massacres et de famines ? À l’occasion de la commémoration du début du génocide cambodgien le 17 avril 1975 – date de l’entrée des Khmers rouges à Phnom Penh –, le Forum des images organisera pendant trois semaines, du 15 avril au 4 mai 2025, sous le parrainage de Rithy Panh, une importante série de manifestations culturelles, afin de mettre en valeur les œuvres qui ont été consacrées à ce meurtre de masse et de faire connaître celles des jeunes créateurs. Consulter le programme
| ភ្លៀងផ្លែស្វាយPluies d’avril
Je vois la pluie dans les tableaux de Séra, la pluie chaude de mousson qui détrempe et ruisselle… Ainsi l’écrivaine Isabelle Jarry retrouve-t-elle dans l’œuvre picturale de l’artiste franco-khmer Séra un paysage raviné d’eau, animé de tous les éclats de vert et de lumière, qu’elle découvrit au Cambodge, sur le site d’Angkor, à la fin des années 1990. Pluies d’avril, pluie de mangues… Annonciatrices de la mousson, les petites pluies éparses, intermittentes, donnent la vie après la saison sèche. C’est le temps des sillons, des premières floraisons, de l’éclosion et du nouvel an khmer. Lire le texte de Véronique Donnat Retrouver Séra et la Mémoire renversée
| Mémoires en Jeu n°6 : «Cambodge. Tuol Sleng ou l’histoire du génocide en chantier»Dossier dirigé par Stéphanie Benzaquen-Gautier (CHC, Erasmus University Rotterdam), Anne-Laure Porée (EHESS) & Vicente Sánchez-Biosca (University of Valencia) 
Ce dossier revisite l’histoire de Tuol Sleng avec l’intention de jeter sur ce lieu un nouvel éclairage. Il rassemble des entretiens et des analyses de spécialistes et d’artistes réfléchissant sur l’histoire de cette prison aussi bien que sur sa transformation comme musée dans un contexte à la fois mémoriel et de transition sociopolitique au Cambodge. Il s’agit de s’interroger sur l’usage des artefacts, des images et des cadres conceptuels par lesquels la mémorialisation et le savoir historique des crimes du régime khmer rouge se sont constitués aujourd’hui. Consulter le dossier Retrouvez également Vicente Sánchez-Biosca pour une conférence : Memory and Grieving: a dialogue between Rithy Panh & Vicente Sánchez-Biosca. |
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