« Suis-je le gardien de mon frère ? » Histoire et mémoires du mouvement de libération noire états-unien

 

African-american mobilizations, from the civil rights movement to the Black Power era became high stakes in a war of memories. This article describes how the dominant narrative of the civil rights movement mobilizes a memory characterized by three main distortions: the movement happened only in the South – white liberals form the North playing the role of benevolent liberators. The movement is gendered, with the men playing the main role. Finally, this history ignores any class division, and only race is significant, and the leaders’ righteousness.

 

Le philosophe et activiste Cornel West déclarait que « parmi cette nation fameuse pour sa volonté d’oublier l’histoire, les Africains-Américains sont ceux qui ne peuvent pas oublier » (Fabre & O’Meally, p. 31). Les mobilisations noires américaines, du mouvement des droits civiques aux années du Black Power, sont devenues l’enjeu d’une guerre mémorielle : les nostalgiques du Vieux Sud ont affronté les « déboulonneurs » des monuments qui persistent à honorer les héros confédérés2.

Cependant d’autres conflits, moins spectaculaires, opposent des récits concurrents : le premier, qui domine encore, propose une version apaisée et consensuelle du mouvement des droits civiques. Il limite les enjeux de ces mobilisations à la seule lutte pour l’égalité des droits, un combat qui se conclut victorieusement en 1964-1965. De ce fait, il accrédite les thèses de la droite républicaine, selon lesquelles l’Amérique serait désormais une société indifférente à la couleur (color-blind), dans laquelle les mesures de discrimination positive ne seraient plus justifiées (Hall). Cette version des faits, qui s’appuie sur une historiographie datée, prend le pas sur un récit plus complexe, qui met à nu les tensions du passé pour mieux affronter celles du présent. Cependant, ce renouveau historiographique n’a encore guère fait son chemin auprès d’un public plus large et l’ancien récit inspire encore largement les représentations les plus diffusées, dont témoignent par exemple les rares films de fiction qui abordent ce thème, tels The Butler et Selma (Daniels).

Depuis vingt ans, la recherche historique a largement renouvelé la vision des mouvements noirs de libération en insérant les mobilisations des années 1950 dans une chronologie élargie, comme le proposent différents courants historiographiques, tel celui du Long Mouvement des Droits Civiques, et les Black Power Studies (Joseph, 2006 ; Hall). Cet article ne peut revenir en quelques pages sur les apports de la recherche historique récente à cette histoire – l’ouvrage Black America de Caroline Rolland-Diamond en propose une synthèse pertinente (2016). Nous évoquerons ici les différentes déformations et omissions les plus fréquentes concernant les mobilisations des années 1950-1960 qui s’appuient sur une historiographie datée, d’ouvrages publiés dès les années 1960 (Stang). Plus récemment la trilogie de Taylor Branch présente la minorité noire unie derrière quelques figures héroïques, le plus souvent des hommes, modérés, dont le combat non-violent aurait permis finalement à la démocratie américaine de s’accomplir (Branch). Ces ouvrages ont rencontré une large adhésion du public, et ont fait beaucoup pour construire cette représentation, comme le montre Peniel Joseph (2009).

Nous voulons revenir sur la manière dont ce récit minimise les clivages de classe, de genre, et de générations, qui préexistaient aux années 1960. Cette simplification est fondée sur l’oubli des tensions qui traversaient ces mobilisations. L’historien Benedict Anderson suggère que l’un des mécanismes importants dans la construction de l’unité nationale consiste en une tendance à résister à l’autorité du passé en oubliant les conflits internes, ou en les transformant en querelles familiales (Anderson, p. 206‑222). Ainsi l’historiographie des mouvements africains-américains a longtemps valorisé une mémoire non traumatique, consensuelle, fondée sur trois déformations du récit. Elle met en avant les mobilisations africaines-américaines dans le Sud anciennement esclavagiste, et les Blancs libéraux du Nord y apparaissent comme des libérateurs. Par ailleurs les femmes restent à l’arrière-plan. Et enfin c’est une histoire qui ignore les divisions de classe.

Dans un musée de cire, le Great Blacks In Wax Museum, consacré à l’histoire africaine-américaine, à Baltimore. (photographie de l’auteur)

 

NORD ET SUD

Le récit dominant se limite à une période courte, du boycott de Montgomery en 1955-1956 aux votes des lois de 1964-1965 et à quelques villes, et il oppose le Vieux Sud au reste du pays. Les militants noirs ont contribué à distinguer ces espaces : Bayard Rustin identifie deux types d’oppressions au Sud et au Nord, où les problématiques seraient différentes (1965). Selon Martin A. Berger, la profusion de photographies de presse sur la violence sudiste absout les Blancs du Nord de leur faute (Berger, p. 152). Ces images étaient insérées dans un cadre, au sein des grands médias du Nord, qui orientaient leur interprétation : la barbarie sudiste est exposée et dénoncée, les libéraux du Nord vont libérer les Noirs supposés incapables de le faire par eux-mêmes (ibid., p. 8).

L’historien Thomas J. Sugrue décrit comment l’historiographie classique oppose le Sud et le Nord comme deux pôles chargés de valeurs contraires. Au Sud le combat contre la ségrégation est valorisé comme un récit moral d’affrontement entre le bien (non-violent) et le mal raciste. À l’inverse au Nord, les mobilisations sont ignorées ou bien qualifiées d’émeutes, car elles dévoilent la ségrégation de facto qui y sévit aussi. Selon cette vision, les Noirs « déclenchent des émeutes, adoptent une politique identitaire qui divise, et ils provoquent une réaction blanche contre un supposé consensus autour de l’égalité raciale » (Sugrue 2009, p. xiv). Par ailleurs cette présentation simpliste « occulte le volet local de cette histoire au Nord » en faisant disparaître les mobilisations qui s’y déroulaient bien avant 1955 tout comme la ségrégation qui s’y poursuit jusque dans les années 1960, comme à Cairo, Illinois, où la piscine municipale reste réservée aux Blancs jusqu’en juillet 1962 (Diamond & Ndiaye, p. 277).

S’il est des lieux absents du récit dominant, ce sont sans doute tout d’abord les espaces privés, ceux auxquels les femmes sont longtemps assignées loin des grands médias.

 

DES FEMMES SANS HISTOIRE

Comme le signale Caroline Rolland-Diamond, hormis « Rosa Parks, Fannie Lou Hamer et Angela Davis, les Africaines-Américaines ont été les grandes absentes de l’historiographie et de la mémoire collective jusque dans les années 1990 » (Rolland-Diamond, p. 14). Le récit dominant s’est concentré sur l’histoire des leaders masculins, à commencer par Martin Luther King Jr. Les femmes en sont effacées, hormis quelques-unes dont l’action est brève – Fanny Lou Hamer et son passage à la télévision. Ou bien présentées comme des victimes, marquées par une faiblesse qui leur serait inhérente – Rosa Parks, toujours « fatiguée », cantonnée à un rôle de martyre passive alors qu’elle était une militante essentielle à Montgomery (Theoharis, p. 5‑9). Parfois elles n’apparaissent qu’en rapport avec le véritable héros, masculin lui, telle Coretta Scott King, l’épouse de Martin Luther King Jr.

Depuis une trentaine d’années, les critiques ont pointé trois biais significatifs dans les recherches antérieures. D’abord, une vision stéréotypée des femmes grossièrement liée aux images les plus négatives de filles-mères, dépendantes de l’aide sociale au centre de familles dysfonctionnelles (Le Dantec-Lowry, p. 89‑98). Ensuite, une vision qui exclut les femmes de milieux plus modestes, à commencer par les domestiques qui constituent pourtant la grande majorité des activistes (Bookman & Morgen). Et enfin une description des femmes comme passives et apolitiques qui ne feraient que suivre les leaders masculins (Robnett ; Barnett).

Lors de la Marche sur Washington, le 28 août 1963, derrière la tribune dressée devant le Lincoln Memorial, tribune occupée essentiellement par des leaders masculins, deux militantes du SNCC, Joyce et Dorie Ladner. (Source : https://www.crmvet.org/images/imgmow.htm )
Les modèles en cire de deux intellectuels africains-américains, Carter G. Woodson et W. E. B. Du Bois. dans le musée de Baltimore Great Blacks In Wax Museum. (photographie de l’auteur)

Les études de genre ne font pas qu’ajouter une pièce manquante au puzzle mais changent l’aspect général du tableau final. Hélène Le Dantec-Lowry remarque que « les observatrices des femmes afro-américaines ont non seulement décrit l’exploitation dans une société raciste qui considérait tous les Noirs comme des êtres inférieurs ; elles ont aussi dénoncé celle de tous les hommes, Noirs compris, envers les Afro-Américaines, déconstruisant ainsi les visions idéalisées d’un groupe noir nécessairement solidaire » (Le Dantec-Lowry, p. 224).

Les femmes ont été tout à la fois des précurseurs, des militantes du rang mais aussi des stratèges de toutes ces mobilisations des années 1930 aux années 1970. Il n’est guère possible d’évaluer statistiquement cette participation. Cependant, il est certain qu’elles représentent une part substantielle des activistes, des militants, des manifestants (Crawford, Rouse & Woods). Elles n’ont pas trouvé de places préparées pour elles, bien au contraire. Il leur a fallu mener leur propre combat au sein de la lutte plus générale pour l’égalité raciale. Les leaders masculins tentaient sans cesse de les reléguer au second plan ou à la maison, chargées des tâches familiales. Les contraintes sociales liées au genre les ont souvent empêchées de jouer un rôle de premier plan et, selon la sociologue Belinda Robnett, elles ont dû se contenter du rôle de leader local (Robnett 2004). Les femmes ont négocié et disputé leur place au sein des couples, de leur lieu de travail, des organisations syndicales et politiques.

Michel de Certeau écrivait à propos de Mai 1968 que l’événement « est ce qu’il devient » (Certeau, p. 51) tout autant que ce qui advient. Cela conduit à s’interroger sur le cadre dans lequel l’histoire est écrite : des processus de légitimation sont à l’œuvre  qui disqualifient certains faits et certaines personnalités jugées trop radicales. Les recherches féministes ont contribué à éclairer en quoi la production du savoir elle-même est intégrée aux relations de pouvoir, en s’inspirant de Foucault et en se fondant sur le concept des « régimes de vérité » (Degraef, p. 105‑115). À cet effacement de la mémoire s’ajoute une « invisibilisation » spatiale. Les femmes sont le plus souvent photographiées chez elles, dans un espace domestique qui est le signe de la respectabilité, l’« espace de l’innocence pour ses victimes vertueuses », et ces photographies ne paraissent pas dans la presse, comme si elles étaient exclues des événements (Williams, p. 284). Les choix modérés des leaders passent par une « politique de la respectabilité », qui implique des normes genrées conventionnelles (Barnett, 1993, p. 163). Les Africaines-Américaines répondent aux stéréotypes dont elles sont la cible en adoptant l’attitude inverse à ces préjugés, et redoublent de discrétion, de retenue, dans ce qui a été théorisé sous le terme de « dissemblance » (Hine, p. 912‑915). Ce n’est qu’avec la fin des années 1960 et le développement du féminisme noir que d’autres figures féminines surgissent qui remettent en cause cet effacement, telles Angela Davis ou Elaine Brown, au sein du Black Panther Party. Auparavant les femmes cumulaient trois discriminants qui les faisaient disparaître : elles étaient, d’abord, des femmes, ensuite, « noires » et, enfin, de condition le plus souvent populaire. La combinaison de ces trois facteurs de classe, de race et de genre les rendait invisibles, y compris dans le récit historique.

 

LA LUTTE DE CLASSE, AUSSI AMÉRICAINE QUE LA TARTE AUX CERISES3

 D’une façon générale, les leaders du mouvement sont majoritairement issus de la bourgeoisie noire, diplômée et de fait à la tête de leur communauté. Les milliers d’ouvrières et d’employées qui, pendant des mois, ont boycotté les bus de Montgomery marchent quotidiennement des heures durant pour se rendre de leur quartier noir vers les maisons des quartiers blancs de leurs employeurs (Jones, p. 252).

Par ailleurs les militants liés à la gauche marxiste sont largement oubliés. La mémoire sélective de ces événements met en lumière les leaders ayant accepté le cadre du consensus libéral qui se met en place après 1945 dans le contexte de la guerre froide. Le libéralisme dans les domaines raciaux et sociaux est alors associé au libéralisme économique, dans un double refus du communisme et du fascisme ou d’autres théories réactionnaires (Hodgson, p. 76). Ce conservatisme va de pair avec un renforcement des normes sociales, ethnoraciales et genrées. L’Amérique se veut prospère et blanche et les voix discordantes sont réprimées. Selon Manning Marable, « l’impact de la guerre froide, les purges anticommunistes et l’environnement quasi-totalitaire ont eu un effet dévastateur sur la cause des droits civiques et sur celle des libertés publiques » (Marable, p. 18). Le paysage politique a favorisé les leaders les plus prêts au compromis. Après le maccarthysme, les questions de classe n’apparaissent qu’au travers du prisme ethnoracial, comme le constate Stuart Hall qui note que la race devient la modalité par laquelle la classe est vécue (Hall, p. 308). Cependant, si les organisations sont interdites, leurs membres continuent d’être actifs. C’est durant ces années que W. E. B. Du Bois se tourne vers le marxisme et que Lorraine Hansberry rejoint l’équipe de Freedom, la revue communiste lancée par Paul Robeson. En août 1951, quatorze femmes publient un appel pour une mobilisation en faveur de W. E. B. Du Bois, alors menacé par la justice, mobilisation prévue pour septembre à Washington (Gore, p. 85). La gauche noire ne rend pas les armes sans combattre.

Cependant c’est peut-être sur le terrain de la mémoire que la bataille est perdue. La gauche noire est doublement victime de la guerre froide, et de ses liens avec l’URSS : réprimée, elle a été aussi oubliée par les historiens. Jusqu’aux années 1980, l’historiographie du maccarthysme semble avoir été reségréguée : elle se préoccupe des « Dix d’Hollywood », du féminisme (des femmes blanches), des enfants blancs de la gauche marxiste (red diapers babies) et de liste noire (qui est blanche4 ! ). La classe ouvrière est représentée comme essentiellement masculine et blanche (Nelson, 2002, p. XXII). On pourrait dire que si l’histoire sociale de la classe ouvrière avait un problème avec la race. Inversement, l’histoire des Africains-Américains avait, elle, un problème avec la classe (Korstad & Lichtenstein). Comme le rappelle Ahmed Shawki, « [l]’histoire du mouvement des années 1960 […] a été expurgée et réécrite, occultant le fait que le socialisme était au cœur de ce mouvement » (Shawki, p. 12). La disparition de l’URSS a ouvert la voie à de nouvelles recherches à propos de la gauche américaine (Horne ; Kelley ; Naison).

Couverture du magazine Freedom, édité par Paul Robeson, le chanteur et acteur proche du Parti communiste américain. Le titre évoque la fondation du National Negro Labor Council, une organisation qui réunit les organisations syndicales noires récemment exclues de l’AFL-CIO du fait de la répression maccarthiste. (Source : http://dlib.nyu.edu/freedom/ )

 

CONCLUSION : TROUS DE MÉMOIRE ET HISTORIOGRAPHIE LIBÉRALE

Nous avons décrit quelques-unes des déformations qui dominent encore la mémoire de l’histoire du mouvement des droits civiques. Longtemps, l’historiographie dominante a conforté cette mise en mémoire qui mettait sous le boisseau tout à la fois les mobilisations dans le Nord, le rôle des femmes, et celui de la question de classe, portée par la gauche noire. Le mouvement des droits civiques est désormais célébré durant le Black History Month. Cependant, ce dernier contribue à « mythologiser » quelques héros et participe d’une « version aseptisée » de ces événements (Wineburg & Monte-Sano, p. 1201).

L’écriture autobiographique a été l’un des premiers véhicules de la contestation de ce récit dominant : « pour une femme, affirmer la vérité de sa vie contre d’autres versions de la réalité qui contestent cette vérité conduit souvent à une critique exacerbée de contre-vérités officiellement admises et à un sentiment d’injustice accru » (Barbre & Group, p. 7). De même, de nombreux anciens militants noirs ont pris la plume en s’inscrivant dans la tradition que Henry Louis Gates Jr. nomme celle du « témoin », pour donner leur version des faits, contre l’histoire telle qu’elle était écrite (Gates, p. 1‑3).

Les recherches les plus récentes se consacrent désormais à complexifier le récit, mais elles ne sont pas parvenues à modifier les représentations les plus répandues, centrées sur quelques leaders éclairés. Cette guerre des mémoires est au cœur du mouvement de libération noire, dont les implications passées valent pour les combats du présent. ❚

 

ŒUVRES CITÉES

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1 Toutes les traductions sont de l’auteur.

2 Après la tuerie raciste de Charleston du 17 juin 2015, différentes communes du Sud ont entrepris de faire enlever les statues commémorant des généraux sudistes, ou au contraire ont refusé de le faire.

3 Pour paraphraser H. Rap Brown (*1943), leader du Student Non-Violence Coordinating Committee après 1967, qui déclare lors d’une conférence de presse en juillet 1967 : « La violence est aussi américaine que la tarte aux cerises » (Brown, p. 225).

4 Les « Dix d’Hollywood » désigne dix producteurs, scénaristes et réalisateurs menacés à partir de 1947 pour leurs liens supposés avec le Parti communiste. La liste noire d’Hollywood, répertoriait ceux que l’industrie du cinéma refusait d’embaucher car coupables de liens avec les communistes.